jeudi 11 juin 2009

Peur des nanos ou de trop d'hygiène ?

L'association des ingénieurs hospitaliers de France ( IHF) a organisé, le 10 juin, une discussion pour un peu mieux cerner les problèmes que lui posent le déferlement de quantité de produits estampillés "nano" : nanofilms antibactériens (au nanoargent), nanotitane pour éviter les salissures et dépolluer, verres adaptables du fait de couches minces nano, ciments ou peintures au dioxyde de titane...
Difficile en à peine trois heures de voir comment réagir au manque d'information : chacun constate que les produits sont vendus sans mention de leurs composants nanométriques et avec des fiches de toxicité qui n'intègrent pas, le plus souvent, la dimension nano qui induit des comportements inédits (réactivité, diffusion...)
Alors que faire ? Jean de Geradon, directeur commercial de NanoFrance Technologies qui vend des revêtements pour couvrir les surfaces de nanoargent ou nanotitane, défend sa gamme Photocal (Photocal en invoquant le recours à une quantité infime de matière active. Il convient qu'il y a des usages peu utiles (le nanoargent dans les chaussettes par exemple) et que la banalisation de ces "systèmes de protection" pose un grave problème de régulation. Force est de constater que les ingénieurs prescripteurs ne sont pas informés sur les nanomatériaux et qu'une démarche proactive de vigilance (poser des questions aux fabricants) s'impose.
Côté pouvoirs publics, on voit mal quelles procédures vont permettre d'aider à trier les usages, alors même qu'il sera indispensable de les limiter pour éviter d'hypothéquer des sécurités vitales. Qui peut limiter le recours à ces procédés hygiénistes forcément positifs dans une ambulance mais beaucoup mois indispensable dans un bureau ou un salon !
Tout est à construire dans ce contrôle des usages et c'est sans doute ce qui fait peur à Damien Jayat quand il lit le Meilleur des nanomondes. Je vous invite à lire sa chronique parue ce jour sur Rue89 (Rue89)

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