"Mon art est une réflexion sur le mouvement technologique". Christian Orfescu a une double vie. Le jour, ce Californien de 52 ans étudie les structures de batteries au lithium chez Caleb Technology, et le soir il se mue en artiste de l'abstraction. En fait, il transforme les paysages moléculaires issus des microscopes à force atomique de son laboratoire, en moirures flamboyantes. Le pionnier du "nanoart", a lancé en 2006 une compétition annuelle sur le sujet (nanoart21.org).
Bien sûr Orfescu précise qu'il ne s'agit en rien de photographies : les nano-objets représentés étant plus petits que les longueurs d'onde de la lumière visible, ils sont révélés par le comportement des électrons et les forces électriques qui s'expriment entre atomes. Charge à lui ensuite de combiner le réalisme de l'image scientifique avec les couleurs numériques les plus chatoyantes. "Avec plus de 70% des Américains qui utilisent des produits incorporant des nanotechnologies, je veux que les gens réalisent ce que sont ces fabrications et j'espère que mon art aiguise leur curiosité, témoigne-t-il. La meilleure façon de garder le contrôle sur ces technologies, c'est la connaissance".
Les initiatives "poétiques" sur les nanomondes ne manquent pas. Jim Gimzewski (présenté p114 du Meilleur des nanomondes) a coordonné en 2008 une exposition Nano, Poetics of a New World, qui s'est tenue au Brazilian Art Museum, FAAP, à Sao Paulo au Brésil (http://www.chem.ucla.edu/dept/Faculty/gimzewski).
De même, la photographe Lucia Covi a exposé, à Paris (au réfectoire des Cordeliers, au printemps 2008), ses images, sorties du Centre de recherche de Modène. Cette exposition appelée Blow Up donnait à voir des fils, des pyramides, des gouffres, des sortes de lacets d'ADN... et comme un Mont St Michel miniature formé par la pointe en argent usinée et amincie pour "lire" la surface d'échantillons. Celle-ci considère qu'il est important, en ce moment de naissance des nanosciences, de montrer les formes réelles des nanostructures plutôt que les représentations numériques glaciales. Pour elle, "C'est une manière de permettre aux spectateurs de saisir la beauté qui se situe dans l'interaction entre compréhension et imagination". Bref, d'apprivoiser la nanodimension.
dimanche 8 mars 2009
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